Poème 26

Centre Abyssal d'Un Univers

Un cœur sombre, ombre d'un moment oublié. Un fille seule qui n'arrive plus à marcher. La lumière ténue des étoiles luisantes, à des milliers de kilomètres. La lune blafarde qui nous illumine de sa surface trouée par les années. Le noir pur de la saveur du monde, et le battement sourd d'une âme qui s'effondre dans les abysses de cristal  Quand les mots ne suffisent plus, je parle à ton âme. L'Histoire ne retiendra pas mon nom, mais peu m'importe. J'ai vécu forte. Des lèvres humides de larmes trop souvent versées, par des yeux trop souvent éblouis. Un sourire, une caresse fragile sur une peau de satin clair. Un souffle innocent sur la froideur d'un corps meurtris par les cris d'un enfant trahis. Et la vie qui s'écroule sous le poids d'un nom, le poids du temps et des mois passés à se dire. Un cœur, un vrai, fait de sang, de chair et de muscle, vibrant au rythme d'une musique que lui seul peut entendre. Et moi, au centre, je regarde le monde mourir et renaître, comme un phœnix brûlant de lui-même. Je regarde les hommes courir sur les chemins tracés par leur aînés  Et je m'arrête, je m'assois et je regarde ma vie qui s'effrite lentement, le sourire aux lèvres... Comme si c'était... inévitable. Par ce que c'est inévitable.


Lilith