Poème 42

Cancérologie

Comme je sais que tu m'entends,

Alors ferme pas les yeux,

Et je sais que tu m'attends,

Alors sors d'ce songe affreux.

Alors tends ton bras vers moi,

Afin que je puisse t'attirer,

Au creux si doux de mes bras,

Pour que tu puisses te r'poser.

Et alors on dansera,

Tout au long de toute la vie,

Jusqu'au jour où il faudra,

Décrocher et en finir.

On se tiendra par les doigts,

Pour rester à jamais liés,

Même quand tu seras plus là,

Je pourrai pas t'oublier.

Alors même si t'es malade,

On pourrai quand même s'aimer,

Sans toi la vie m'parrait fade,

Mais il m'faudra m'habituer.

Le cancer c'est un salaud,

Mais c'est aussi le plus juste,

Il prends tout sans jouer du faux,

Et même si nous on déguste.

Alors je vivrai pour nous,

Pour toi et ton souvenir,

Par c'que j'vis dans s'monde de fous,

Et qu'il n'y a qu'un seul avenir.

Même si il m'faut t'enterrer,

Tu resteras dans mon cœur,

Et ce pour de longues années,

Tout entier dans la chaleur.

Et puis nous nous rejoindront,

Même si c'est pas d'ma faute,

Pour toute la vie nous seront,

Juste couchés côtes à côtes...

                                                    Lilith